Chérif Delay
: l'aîné des enfants victimes au procès d'Outreau
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Novembre 2005. A la
barre
des témoins de la cour d'assises de Paris, Chérif Delay,
15 ans,
subit les foudres des avocats de la défense. Traité de
menteur,
tétanisé, il ne peut que chuchoter :
« Je
sais pas, je
sais plus... »
Les avocats de la
défense exultent. le procès d'Outreau bascule
définitivement !
- Définitivement ? pas si
sûr...
Devenu adulte,
Chérif a
désormais le droit de parler. Malgré les pressions et les
menaces,
il témoigne. Un document sans complaisance, qui bouleverse par
sa
force et sa pudeur.
(extrait
de
la
4°
de
couverture
du
livre
de
Chérif
Delay
/
Serge
Garde)
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L'Aîné
des
enfants
d'Outreau
témoigne.
D'autres aussi
- devenus adultes -
sauront s'exprimer
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Devenu adulte, Chérif a désormais le droit de parler.
Malgré les pressions et les menaces, il témoigne. Un
document sans complaisance, qui bouleverse par sa force et sa pudeur.
(extrait de la 4° de couverture du livre de Chérif Delay /
Serge Garde)
Mais ce livre est aussi une pièce essentielle qui arrive en
contrepoint du livre « Outreau, la vérité
abusée » de Marie-Christine Gryson-Dejehansart et en
démontre la véracité et la pertinence. Ce dernier
évoque - entre autres - l'omerta sur la souffrance des enfants
et leur statut de victime, et pourquoi elle était
nécessaire, le livre de Chérif illustre cette
souffrance des enfants d'Outreau et la manière
utilisée pour la faire disparaître et les faire taire ...
Ce n'est pas – comme on a pu le lire – une œuvre de
« révisionnistes » qui voudraient
contester la vérité judiciaire qui a pris naissance au
moment de l'acquittement des accusés d'Outreau. Par ce livre,
cet « enfant d'Outreau » veut lui aussi faire
connaître la vérité judiciaire dans son
intégrité, donc également celle des 12 enfants
reconnus victimes. C'est un témoignage fondamental qui
devrait nous inciter à la réflexion sur tous les
dysfonctionnements qui ont émaillé non pas l'instruction
mais les procès de cette affaire, à savoir le
procès de Saint-Omer et le procès en appel de Paris.
L'énormité et le simplisme des légendes qui ont
cours sur ce sujet, alimentées au départ par les
manœuvres stratégiques des avocats de la défense lors des
procès, et dont les stéréotypes sont repris depuis
sans la moindre circonspection dans de nombreux articles ne devraient
pas satisfaire le citoyen qui cherche à comprendre les ressorts
d'un drame qu'il convient d'étudier sans apriori pour
éviter sa répétition.
La tentation pourrait être de ne pas relever ce défi.
Cette attitude conduit immanquablement à traiter de
« mythomanes » toutes les personnes dont les
propos ne cadrent pas avec la légende – celle que
Marie-Christine Gryson-Dejehansart a appelé « la
storytelling » d'Outreau.
Une autre attitude consiste à se pencher enfin, avec le recul
des années, sur ce drame dont
l'évocation revient sans cesse dès qu'un
commentaire porte sur une affaire judiciaire, mais dont les ressorts
profonds ne sont toujours pas compris.
Avec le livre « Outreau, la vérité
abusée » de Marie-Christine Gryson-Dejehansart, celui
de Chérif Delay – en collaboration avec Serge Garde – apporte un
éclairage indispensable.
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