
Outreau : Plainte pour diffamation
contre l'Abbé Dominique WIEL
suite à ses communications calomnieuses
Marie-Christine
Gryson-Dejehansart Psychologue
Clinicienne
Expert
principale
des
enfants
d'Outreau
L'abbé
Dominique Wiel intervient depuis plus de 6 années en tant
qu'acquitté de l'affaire d'Outreau, dans différents lieux
(télévision, journaux, associations, grandes
écoles mais aussi
lycées) pour donner lors de ses conférences sa version de
l'affaire
dont la subjectivité confine au mensonge. Ce n'est pas tant sa
version subjective qui peut lui être reprochée que les
contre-vérités qu'il distille par la même occasion
car il dénie
la vérité judiciaire des 12 enfants pourtant reconnus
victimes de
viols agressions sexuelles, corruption de mineurs et
proxénétisme.
Il va même plus loin : dans une
lettre ouverte parue
dans les journaux dès 2006 et publiée dans son livre
« Que
Dieu ait pitié de nous », il fait pression sur les
deux
enfants aînés du couple Delay-Badaoui pour qu'ils
reconnaissent leurs prétendus mensonges concernant
leurs parents qui ont
été condamnés à
15 et 20 ans de prison
mais qui, selon l'abbé, seraient innocents alors
qu'ils ont reconnu les faits. Cette version mensongère
piétine la
Justice et le traumatisme des enfants victimes.
D'après
les
comptes-rendus
qui
paraissent
dans
la
presse,
il
parvient
à
séduire un auditoire réceptif à
son statut de prêtre
qui rend sa parole d'évangile. Cette vulgarisation fallacieuse
de
l'affaire d'Outreau a malheureusement des conséquences
néfastes
pour de nombreuses victimes qu'on ne croit plus, d'autant que depuis
Outreau les professionnels sont tétanisés et se ruent
vers les
théories anti-victimaires.
Je l'ai dénoncé dans mon
ouvrage « Outreau la vérité
abusée » dès 2009, puis le 24 Février
2011 par mon intervention lors de la Table
Ronde « La
parole
de
l'enfant
après
la
mystification
d'Outreau » organisée
à l'Institut
de Criminologie de Paris-Assas
Panthéon par Gérard Lopez,
en compagnie de Pierre JOXE Avocat d'enfants, ancien ministre.
Je l'ai encore dénoncé le 5 Décembre
2011 par mon intervention « Les
conséquences d'Outreau sur la prise en compte de la parole des enfants »
lors du colloque « Violence et droits de l'enfant en Europe : Etat des Lieux » Table
Ronde organisée également par Gérard Lopez au
Conseil
de
l'Europe
à
Strasbourg.
Cette
désinformation
est entretenue par plusieurs acquittés, dont Dominique Wiel qui
reste très actif. On ne peut malheureusement rien faire contre
ces
propos calomnieux qui forment la toile de fond de ses interventions
car il existe un vide
juridique qui ne permet pas de protéger
les
victimes. En effet si l'on peut déposer plainte en diffamation
contre la personne qui remettrait en cause un acquittement, il n'est
pas possible de déposer plainte lorsque l'ont remet en cause le
statut de victime judiciaire. Grâce à cette regrettable
lacune,
l'abbé peut continuer impunément d évoquer le
soit-disant mensonge
des enfants d'Outreau qui est désormais passé dans
l'inconscient
collectif.
Il
s'avère donc que
non seulement il nie la vérité judiciaire des enfants
mais de
manière corrélative il jette lors de ses
conférences, un nouveau
discrédit sur les professionnels qui ont validé leur
parole.
Ce qui
n'est pas
possible pour une victime en termes de
plainte en diffamation l'est en revanche pour la
professionnelle que je suis. J'ai effectivement déposé
plainte en
2010 pour injures publiques et propos calomnieux dans le contexte
suivant:
Lors de son
adhésion au comité de soutien à Jean-Paul Degache
( instituteur condamné deux fois pour agressions sexuelles sur
ses élèves) Dominique Wiel a donné une
conférence sur Outreau qui a été mise en ligne sur
Internet. Tous les professionnels d'Outreau y étaient
malmenés d'une manière bassement sarcastique et
puérile. Pour ce qui me concerne, les propos sont calomnieux,
comme lorsqu'il prétend que j'aurais été
« payée trois fois pour les mêmes
enfants », ils sont aussi gravement injurieux.
Ainsi, cet homme d'église dont on loue
partout la
dignité
se répandait en insultes misogynes en ponctuation de ses
contre-vérités racoleuses, incitant le public à
railler l'expert
et son travail.
Cette
attitude répréhensible m'a conduit à
déposer une
plainte
contre lui le 12 mai 2010 auprès de la gendarmerie de mon
secteur.
(voir
le
document). Une information a été
ouverte
par le Procureur de la République du TGI de Boulogne sur mer. Le
Procureur Général de la cour d'appel de Douai a saisi la
Cour de cassation pour obtenir un
dépaysement compte tenu de la sensibilité du sujet
à Boulogne sur
mer. L'enquête a ensuite été confiée au
doyen des juges
d'instruction du TGI de Paris.
Cette
plainte n'a pas
pu aboutir pour une simple question de délais de prescription,
qui
est de 3 mois en référence à la loi sur la presse
(ce qui est sans doute à revoir au plan légal car les
publications sur Internet peuvent rester longtemps en ligne, alors
que le temps de réaction pour y faire obstacle sont
extrêmement
courts). Le mémoire (ci-dessous) de la plaidoirie
rédigée par mon
avocat sur la base des propos publics de Dominique Wiel montre
clairement
qu'en plus des injures, les déclarations publiques qui me
mettent nommément en cause sont mensongères et
calomnieuses.
Il apporte toutes les
preuves permettant de démonter les
contre-vérités et
de dénoncer la
mauvaise foi de
l'abbé Wiel qui portent atteinte à l'honneur et à
la probité de
l'expert des enfants d'Outreau, dans le contexte des ses actions de
communication.
Mémoire de Plaidoirie de Maître Antonowicz, Avocat au Barreau de
Grenoble,pour la plainte de M.C. Gryson-Dejehansart contre
Dominique Wiel
« Si l’on
résume cette intervention, l’abbé Wiel affirme ainsi
publiquement à propos de Madame Gryson :
[l'avocat commence par rappeler les injures sexistes proférées à son encontre et que nous n'écrirons pas ici pour ne pas les renouveler]
* Que
son incompétence est
avérée : ne se contente-t-elle pas, sans autre
précaution, de l’analyse d’un dessin d’un enfant
représentant une musaraigne pour affirmer de façon
péremptoire que ce dernier a été violé ?
* Que,
sans le moindre scrupule, elle a
profité de cette dramatique affaire pour gagner de l’argent en
se faisant rémunérer par le Conseil général
pour assurer le suivi psychologique et thérapeutique des enfants
concernés par l’affaire alors qu’elle avait été
auparavant chargée de leur expertise.
*
Qu’elle a été récusée pour ce motif par la cour d’assises.
La première
imputation constitue à l’évidence une
injure. Comment qualifier autrement le fait de traiter publiquement une
personne de « folle » ou de « demi folle »
à cinq reprises en moins de cinq minutes, en la citant par son
nom ?
Les autres imputations constituent une diffamation dans la mesure
où les faits dont leur auteur se prévaut sont mensongers
et portent atteinte à l’honneur et à la
considération de la personne qui en est fa cible.
En effet :
1. Madame Gryson n’a
jamais basé les conclusions de ses
expertises sur l’analyse exclusive de dessins d’enfant. Pour
l’établir, il suffit à madame Gryson de verser au dossier
l'un des quinze rapports d’expertise qu’elle a été
chargée d’établir dans l'affaire d'Outreau (cf expertise
de Kevin Delay, (pièce 3).
Surabondamment, elle
indique que l’analyse du fameux dessin de la
musaraigne ne figure dans aucun de ses rapports. Cette analyse est
extraite du rapport déposé par un autre expert, Christine
Condamin docteur en psychologie, chargée à sa suite par
la cour d'assises de Saint-Omer de l’expertise psychologique des
enfants.
2. Madame Gryson n’a
jamais suivi en thérapie les enfants
d’Outreau, Monsieur Didier Lepers, directeur général
adjoint chargé de la solidarité et du
développement social près le Conseil
général du Pas de Calais en témoigne en indiquant
« qu’aucun des enfants concernés (par l’affaire d’Outreau)
n’a été suivi en thérapie par l’association
« Balise la vie » ou par madame Gryson »
(pièce 4).
[ voir
à ce sujet :
la lettre du Conseil Général]
3. Madame Gryson n’a
jamais été récusée par
la cour d’assises. Elle a renoncé à déposer, ce
qui est totalement différent dans la mesure où la
conduite de certains avocats de la défense avait fini par
transformer le prétoire de la cour d’assises de Saint-Omer en
arène, empêchant toute possibilité de
déposition dans un climat serein. L’inspection
générale des services judiciaires chargée
d’enquêter sur l’affaire d’Outreau a eu l’occasion de
préciser cela dans son rapport (pièce 5).
[voir
à ce sujet : les
conclusionsde
l'igsj]
4. D’une façon générale, n’en déplaise
à l’abbé Wiel, la compétence de madame Gryson est
unanimement reconnue.
[voir à ce sujet : le CV de madame
Gryson]
Psychologue clinicienne titulaire d’un DESS de Psychopathologie et
Psychologie clinique (pièce 6),
Madame Gryson peut se
prévaloir de trente années de
pratique professionnelle (en service hospitalier de
pédopsychiatrie durant dix ans, puis en cabinet libéral).
Son expérience, confortée par vingt années
d’expertises judiciaires dans le ressort de la cour d’appel de Douai et
vingt cinq années d’enseignement dans le cadre de la formation
continue, l’a conduite à intervenir dans de multiples colloques,
séminaires ou sessions de formation à l’intention du
monde judiciaire et politique (cf. à titre d’exemples, ses
interventions devant I’IRTS Nord-Pas de Calais, l’Assemblée
Nationale, la Conférence des bâtonniers, L’Ecole Nationale
de la Magistrature, l’Institut d’Etudes judiciaires, le Congrès
international Francophone sur l’agression sexuelle, pièces 7
à 12).
5. La qualité du
travail conduit par madame Gryson dans le cadre
de ses expertises judiciaires a toujours été
saluée par les magistrats devant lesquels elle a eu l’occasion
de déposer. En témoignent deux anciens présidents
de la cour d’assises du Nord, monsieur M. G. qui salue son « rare
talent » et lui adresse ses remerciements pour sa «
participation active au processus d’élaboration de l’intime
conviction des magistrats et des jurés dans les affaires
difficiles que nous avions à juger » et monsieur B. qui,
après le tohu-bohu médiatique de l’affaire d’Outreau, a
tenu à l’assurer de son « soutien » et de sa «
confiance » « Maintenant que les clameurs se sont tues, lui
écrit-il, j'espère que vous allez continuer à
mettre votre talent au service de la manifestation de la
vérité (pièces 12-14).
6. De même,
après cette épreuve
médiatico-judiciaire, Madame Gryson a-t-elle reçu le
soutien de ses pairs. Madame Gryson, rappelle le docteur L., expert et
médecin-psychiatrie infanto-juvénile de St V.,
« a travaillé pendant dix années au sein de
son service à des taches de psychothérapie d’enfant et de
soutien de l'équipe soignante. Elle a fait preuve de sens
humain, de professionnalisme, le tout étayé par une
solide formation théorique. Encore à l’heure actuelle, il
m’arrive de lui confier en libéral des situations de patiente en
proie à des difficultés particulièrement complexes
notamment lorsqu’il s’agit de victimes de traumatisme sexuel. Je ne
suis absolument pas d’accord avec le lynchage médiatique dont
elle a été l’objet lors du procès d’Outreau, le
rôle de l’expert est suffisamment ardu et complexe pour
connaître un tel désaveu » (pièce 15).
[pour les pièces 13 à 15 et 17, voir : les
témoignages]
« Mettre son talent
au service de la vérité
»... Sans doute faut-il chercher là les raisons de la
violence avec laquelle l’abbé Wiel poursuit madame Gryson de sa
hargne.
Madame Gryson a en effet
rappelé dans un livre intitulé
« Outreau, la vérité abusée »,
publié en octobre 2009, que douze enfants avaient
été reconnus comme victimes au terme de la
procédure judiciaire qui avait paradoxalement vu l’acquittement
de la quasi-totalité des accusés d’Outreau. La
qualité de cet ouvrage a été saluée par de
nombreux commentateurs (cf. La Gazette du Palais, pièce 16),
[voir :
l'extrait de la Gazette du palais]
dont le professeur A. K. qui a tenu à manifester à son
auteure « sa solidarité face aux attaques indignes »
dont elle avait été l’objet (pièce 17).
Dans ce livre, madame
Gryson évoque notamment le comportement de
l’abbé Wiel qui, dans une lettre ouverte largement
diffusée par les médias, a conjuré les enfants
Delay de reconnaître qu’ils avaient menti en
dénonçant leurs parents, lesquels ont pourtant reconnu
les faits et ont été condamnés, l’un à
vingt, l’autre à quinze années de réclusion
criminelle ! « Je ne crois pas à la culpabilité de
vos parents », écrit l’abbé Wiel. « Je n’ai
jamais cru un mot de vos « salades », je n’ai jamais cru
à vos récits de viols » ! (pièce 18) [voir :
la lettre (pdf)]
A la lecture de ces lignes, il y a vraiment de quoi s’étonner et
le plus étonnant est sans doute que madame Gryson ait
été l’une des rares à le faire...
Il y a de quoi
s’interroger sur le sens de la « croisade »
menée par l’abbé Wiel pour tenter d’accréditer la
thèse selon laquelle les enfants d’Outreau seraient tous des
menteurs et que la totalité des accusés d‘Outreau, y
compris ceux définitivement condamnés, auraient
été victimes d'une erreur judiciaire. Pourtant comme le
remarque Pierre Joxe dans un article saisissant (pièce 18b), il
est difficile de concevoir qu’il puisse y avoir dans le dossier
d’Outreau douze enfants victimes alors qu’il n’y a « presque plus
de coupables ». . . [voir :
l'article de Pierre Joxe
(pdf)]
« Certes,
écrit Pierre Joxe. la cour d’assises de
Saint-Omer avait bien reconnu et condamné dix coupables. Mais
dix-huit mois plus tard, la cour d’assises de Paris a innocenté
tous ceux avaient fait appel, parmi lesquels plusieurs avaient pourtant
reconnu les faits devant les Assises de Saint-Orner, comme le rappelle
l’audition (pièce 19 )
de JC Monier, président de la
cour d’assises, à I’lnspection
générale des services judiciaires. (. . .) Ce fut une
bonne chose pour les innocentés, particulièrement pour
ceux qui avaient publiquement reconnu leurs crimes en 2004. C’est une
moins bonne chose pour les enfants victimes : ils sont toujours
reconnus victimes, mais on ne cherche plus les coupables qui les ont
maltraités...»
La lettre adressée au juge Burgaud par Kevin Delay en avril
2008, montre combien le diagnostic posé par l’ancien
président de la Cour des comptes est fondé (pièce
20).
Voir : http://artherapievirtus.org/VPI/category/juridique/proces/page/42/
On comprend que
l'abbé Wiel (dont l’attitude envers les enfants
au procès d’Outreau n’avait pas manqué de heurter
monsieur Borgus, président de l’association Enfance Majuscule,
(pièce 21) n’apprécie pas le rappel de ces faits. Si donc
madame Gryson est le sujet de ses attaques, c'est en
réalité pour tenter de la décrédibiliser,
elle dont le témoignage et la réflexion peuvent
effectivement le déranger.
Vu sa connaissance du dossier d’Outreau, l’abbé Wiel ne pouvait
ignorer le caractère mensonger de ses propos.
Ce faisant, il a agi avec la plus parfaite mauvaise foi.